Si les Jeux Tricolympiques devaient exister, le tricot de chaussettes ("Sock knitting" en anglais) serait une discipline importante et très suivie par les passionné·e·s. Et si toi aussi tu t'y intéresses, tu as dû voir passer sur les réseaux bon nombre de photos de créations joliment présentés sur unbloqueur pour chaussettes  Mais en réalité, est-ce qu'on en a vraiment besoin de cet outil ? Je vais tenter dans cet article d'y répondre et te donner mon avis sur la question.

Les tricoteur·se·s de chaussettes sont une communauté à part entière au sein-même de la communauté des passionné·e·s de laine. Pourquoi ? Parce que c'est addictif, valorisant, nomade, rapide, idéal pour un cadeau. Une sorte de mini laboratoire du tricot qui permet d'explorer sans trop d'engagement une infinité de techniques telles que le jacquard, la dentelle, les points texturés et ajourés, les torsades, les rangs raccourcis, les mailles glissées et plein d'autres choses encore. Et plus on en tricote, plus on à envie d'en faire, transformant son tiroir à chaussettes en véritable galerie d'art et bibliothèque de points.

Bloquer un ouvrage, à quoi ça sert et est-ce bien utile ?

Vêtements et châles

Je t'en parle ici, bloquer ton oeuvre d'art tricotée permet de donner une forme finale à ton projet, d'homogénéiser le tissu et les motifs pour un rendu final plus soigné, voire parfait ! On passe d'une serpillère proche de la célèbre serpillère du gilet du "Père-Noël est une ordure" à un ouvrage digne des Galeries Lafayette. Cette étape est particulièrement recommandée, voire incontournable pour les vêtements, châles, écharpes et autres tricots aux bordures qu'on ne veut pas voir "rebiquer". C'est la touche finale qui mettra en valeur tes dizaines d'heures de travail et te permettra d'obtenir la bonne mesure, donc autant ne pas la négliger. Il te faudra des outils appelés peignes de blocage ou des épingles.

Accessoires

Pour des accessoires tels que des bonnets, mitaines ou chaussettes, le blocage se fait naturellement ... tout simplement en les portant. Le tissu va être soumis à une tension sur la tête, les mains ou les pieds. Il n'est donc pas vraiment nécessaire de les bloquer. MAIS ... Ne crois pas que mon argumentaire va s'arrêter là. Non, non !

Un bloqueur à chaussettes, c'est quoi ?

Ok, je viens de dire que ce n'est pas utile, que ça se fait tout seul. Et c'est pas faux. Malgré cela, de nombreux·se·s sock-addicts s'évertuent à les bloquer et investissent même dans plusieurs paires de bloqueurs. A quoi donc sert cet objet ?

Il est fabriqué (par façonnage ou découpage) dans différentes matières telles que du plastique (acrylique), du métal ou du bois (contreplaqué, bouleau...) et a la forme d'un pied. Sa fonction est de donner une forme parfaite à tes chaussettes : homogénéiser la tension de la tige et du pied, former le talon et la pointe avec un bel arrondi. Il existe pour différentes gammes de pointures (on n'est pas sur un niveau de détail au millimètre près !).

Comment l'utiliser ?

C'est très simple ! On trempe ses chaussettes dans un bain d'eau à températive avec de la lessive (avec ou sans rinçage, le prix n'est pas le même ... à toi de choisir !) mais en réalité, je le fais le plus souvent dans une eau claire ("Chériiiiii, elle est où ma lessive pour la laine ????" ... Je ne la trouve que quand j'en ai pas besoin ...). Il n'est pas nécessaire de laisser tremper longtemps, il faut simplement les mouiller.

Détrempe ton ouvrage dans une serviette : enroule le dedans, et piétine-le (gentiment, hein ... pas en mode trampoline) afin de le dégorger de son eau. Place ensuite la chaussette sur le bloqueur, que tu peux accrocher dans une pièce aérée ou à l'éxtérieur pour la faire sécher (évite le plein soleil pour préserver les couleurs de ta laine). Et voilà, c'est prêt ! Tu verras, la différence est bluffante.

Bloquer ... à chaque lavage ?

Non ! Habituellement on le fait lorsque l'un ouvrage est achevé. Toutefois, il peut être intéressant de renouveler l'opération quand tu souhaites redonner un coup de frais et de neuf, pour les vêtements comme les accessoires. Je le fais parfois pour mes chaussettes quand j'ai tout le matériel sous la main.

Les chaussettes : to block or not to block ?

Pour le plaisir !

Ouais, c'est fou, hein ? Pour la satisfaction de voir ses chaussettes prendre une forme homogène, celle-là même que les chaussettes du commerce ont quand tu les déballes. Ca, c'est la raison principale. On aime tous·tes mettre en valeur nos tricots, dire au monde entier "ça te plaît ? C'est moi qui l'ai fait !". Et les bloqueurs permettent d'obtenir des chaussettes et socquettes homogènes et instagramables.

Pour de jolis cadeaux

Les chaussettes, on les confectionne souvent (parfois ? quasiment jamais ?) pour les offrir. Et dans ce cas, on se sentirait un peu mal d'emballer une paire chiffonnée qui donnerait presque l'impression d'avoir déjà été portées. Dans ce cas, le blocage est une vraie valeur ajoutée, un moyen de rendre ton travail présentable (instant autopromo : tu peux même y ajouter des étiquettes cadeau pour un effet "comme au magasin").

Quels bloqueurs choisir ?

Il y a plusieurs options, du home made aux versions de luxe. Tu te demandes sûrement ce que tu devrais choisir et lesquels sont les plus adaptés ? Suis-moi ...

Fait maison

Le set de table découpé

Tu peux acheter un sous-main à 1€ chez Action ou Ikea, plutôt rigide et pas trop fin et découper dedans une forme de pied. Il existe même des gabarits au format pdf à télécharger sur le net et à imprimer. Il faudra juste te battre avec ton imprimante car il te faudra plusieurs feuilles et t'assurer d'obtenir la bonne échelle. Une fois cette diffulté (toute relative) passée, te voilà prêt·e à les répliquer à l'infini, très facilement !

Le cintre métallique façonné

Une autre manière de faire, et que j'adore : prendre un cintre métallique et refaçonner le fil de fer pour lui donner une forme de pied. L'intérêt est double : le temps de séchage est réduit et tu auras un crochet pour le suspendre où tu veux. Seul inconvénient : tu es limité·e sur la taille finale (mais une chaussette tricotée, c'est pas mal élastique !).

J'ai utilisé les deux versions, qui sont amplement suffisantes pour leur fonction de blocage ! C'est très pratique et économique pour aller à l'essentiel.

Bloqueurs du commerce

Il existe le bloqueur en fil de fer épais de la marque Pony, qui ressemble très fortement à celui que tu peux façonner avec un cintre. Il est très efficace et coûte environ 9-12€ (prix unitaire). Léger, il va a l'essentiel.

La marque Knitpro en propose en plastique de bonne facture dans plusieurs tailles. Ils font très bien le job et je les apprécie. Tu peux les trouver facilement dans les boutiques en ligne mais si ton but est de valoriser ton travail avec de belles photos, ce ne sera pas le plus sexy. Tu les trouveras aux alentours de 25€ pour un lot de deux.

Les bloqueurs en bois : plus jolis, ajourés, avec ou sans crochet, ce sont ceux que les créateurs et créatrices de contenu préfèrent. Ils permettent de prendre de jolies photos et sont parfois même personnalisables. En terme de prix, on part de 15€ pour du bois contreplaqué fragile et de mauvaise facture (sur Am*z** et ses confrères) à plus de 30€ pour une paire découpée dans un bois de meilleure qualité, d'épaisseur plus adaptée, aux motifs délicats et sur lesquels tu peux faire graver ta marque (point intéressant pour les créateur·rice·s de contenu).

Point très important : évite les versions "réglables" avec possibilité de modifier la longueur du pied. Fausse bonne idée, c'est très cassant et pas très efficace !

​Où les trouver ?

Une bonne recherche google devrait t'aiguiller mais j'ai deux bons plans à te partager ...

Les bloqueurs Knitpro en plastique, baptisés Aqua Sock Blockers, sont disponibles entre 19€ et 22€ sur la boutique en ligne Madlaine.fr (hey, pssst ... tu as un code promo en tant que lectrice de P&P : -10% valable une seule fois avec le code YKTL&MADLAINE).

Les derniers bloqueurs que j'ai achetés proviennent d'une boutique Etsy que je recommande chaudement : MlynJedrow. Il sagit d'une créatrice polonaise qui propose des produits de très bonne qualité, dans un bois contreplaqué naturel de 6 mm d'épaisseur. Elle propose de quoi bloquer chaussettes et mitaines, avec de nombreux motifs différents. Ils sont vendus par deux aux alentours de 20 à 24€ (je ne sais pas si elle fait des ventes unitaires), les mesures correspondent aux pointures indiquées dans la fiche d'information des articles, le colis est vite envoyé et l'emballage soigné et les frais de port abordables. Bref, je recommande !

En conclusion

Bloquer ses chaussettes, tu l'as vu, ce n'est pas obligatoire. Mais plusieurs raison peuvent pousser un·e tricoteur·se à le faire et j'en fais partie : un cadeau plus présentable, le sens du détail, prendre de jolies photos de sa dernière oeuvre d'art pour la partager sur son compte Ravelry ou Instagram. Dans ce cas, la version en bois est toute indiquée.

Si tu recherches l'essentiel, fabrique-le ! Inutile de se ruiner si ton unique but est de les mettre correctement en forme ! A toi seul·e d'évaluer ton niveau d'exigence ! Quant aux chaussettes crochetées (oui oui, ça existe), le blocage ne modifiera pas trop la forme de l'ouvrage fini, mais pour des photos, ça fait joli aussi !

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